Réseau des IAE et valorisation de la recherche

4 09 2006

Pierre Louart, directeur de l’IAE de Lille depuis 2002, et jusque-là vice président recherche du réseau, a récemment été élu président du Réseau des IAE. Cette élection coïncide avec la création de plusieurs commissions de travail au sein du Réseau pour assurer le travail de réflexion autour de sujets majeurs pour les IAE et notamment la valorisation de la recherche en sciences de gestion à l’échelle nationale et internationale.

On ne peut que se réjouir de voir se mettre en place de telles démarches, et surtout en dehors des structures universitaires classiques, mais il faut espérer dans le même temps que cette commission de travail du Réseau des IAE consacrée à la valorisation ait la bonne idée de se rapprocher et de collaborer avec la Commission Sciences Humaines et Sociales du Réseau C.U.R.I.E.

Source : e-tud.com



Économie sociale et recherche en sciences de l’homme

1 09 2006

La nouvelle Délégation interministérielle à l’innovation, à l’expérimentation sociale et à l’économie sociale (DIIESES) mise en place en février dernier pour succéder à la DIES, a lancé le mois dernier un appel à idées et à projets 2006 sur les innovations et les expérimentations sociales appliquées au domaine des services à la personne. Cet appel constitue une première étape à la mise en place du fonds à l’innovation et à l’expérimentation sociale.

Pour les laboratoires de recherche en sciences de l’homme, il y a à n’en pas douter dans ce secteur d’activités (l’économie sociale rassemble en France 780 000 entreprises, employant plus de 1,8 million de personnes) des occasions de valorisation de leur savoir-faire et compétences en proposant des projets de recherche-action dans le cadre de partenariats locaux.

L’appel à projets de la DIIESES a été lancé expérimentalement dans quatre régions dont la Bretagne, concerne les services à la personne (au sens très large du terme) et est doté d’une enveloppe nationale de 1 600 000 €. Les projets candidats devront notamment :

  • présenter un caractère innovant ou d’expérimentation sociale au stade de la conception, du montage, de l’approche ou de la démarche,
  • avec une viabilité économique de l’idée ou du projet et son utilité sociale (impact économique et social local),
  • comprendre une mutualisation de ressources financières.

Plus de détails sur l’appel à projets sur le site de la Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire de Bretagne.

Ce genre d’initiatives n’est pas isolé : dans le même esprit, le Conseil régional de Bretagne propose, dans le cadre d’un nouvel appel à projets, des aides pour les projets de recherche-action sur des enjeux sociétaux de nature culturelle, sociale, économique ou environnementale, etc. afin d’encourager le partenariat entre le monde de la recherche et un tiers secteur (associations, syndicats, groupes de citoyens, etc.). Un projet de recherche-action doit contribuer à la résolution ou la meilleure compréhension de problème de dimension locale ou régionale. Il doit ainsi viser à la transformation de situations individuelles ou sociales, la production de connaissances, l’accroissement de la capacité à analyser un contexte et à poser des enjeux.

Plus d’informations sur le site du Conseil régional de Bretagne.



Colloque ANVIE - De nouvelles voies pour l’entreprise : l’apport des sciences humaines et sociales

23 08 2006

ANVIE, l’association de valorisation de la recherche en sciences humaines et sociales, organise le jeudi 16 Novembre 2006 à Paris un colloque intitulé « Explorer de nouvelles voies pour l’entreprise : l’apport des sciences humaines et sociales ». La manifestation, préparée en partenariat avec Enjeux les Echos, est placée sous le haut patronage de François GOULARD, Ministre délégué à l’Enseignement supérieur et à la Recherche, qui en assurera l’inauguration.

Pour relever les défis de plus en plus complexes auxquels elles sont confrontées, les entreprises ont besoin d’analyser toujours plus finement les attentes de la société, de décrypter les signaux faibles, de décoder des logiques qui s’enracinent dans les représentations et l’imaginaire des différentes cultures. L’objectif de ce colloque est d’illustrer en quoi le dialogue entre spécialistes des sciences humaines et sociales et dirigeants peut constituer une ressource stratégique pour l’entreprise.

La journée, construite sur la base d’échanges entre chercheurs et grands témoins d’entreprise veut montrer en quoi la connaissance approfondie des évolutions de la société constitue un « outil » particulièrement pertinent d’exploration de nouvelles voies pour les entreprises, en particulier pour refonder la confiance et pour favoriser l’innovation dans tous ses aspects, économiques, culturels, sociaux. Après une intervention de Michel CROZIER (Centre de sociologie des organisations) intitulée « Renouvellement des approches SHS et renouvellement managérial », se succèderont six tables rondes articulées suivant deux thèmes :

Refonder la confiance

  • 9h45 - Faire place à la jeunesse, établir un nouveau pacte social : le rôle de l’entreprise. Avec Jean-François AMADIEU (Paris 1), François DUBET (Bordeaux 2), Pierre FONLUPT (Groupe PLUS, MEDEF), Cathy KOPP (ACCOR), Josette THEOPHILE (RATP), Michel de VIRVILLE (RENAULT).
  • 10h45 - Proposer de nouveaux repères pour les salariés, les clients et l’opinion. Avec Jean-Yves GILET (ARCELOR, MEDEF), Christian HERRAULT (LAFARGE), Alain d’IRIBARNE (Maison des Sciences de l’Homme), Jean MONVILLE (AMEC SPIE), Franck MOUGIN (DANONE), Dominique WOLTON (CNRS).
  • 12h - Nouvelles responsabilités de l’entreprise globale. Jean-Pierre CLAMADIEU (RHODIA), Catherine FERRANT (TOTAL), Jean-Hervé LORENZI (Université Paris Dauphine, Cercle des économistes), Jacques TORAILLE (MICHELIN), Laurence TUBIANA (IDDRI, Sciences Po).

Explorer de nouvelles voies pour l’innovation

  • 14h30 - Remettre l’émotion, l’imaginaire, le sensible au coeur de l’innovation. Avec Gilles LIPOVETSKY (Université de GRENOBLE), Olivier MELLERIO (Comité COLBERT), Isabelle de PONFILLY (VITRA France), Philippe RENARD (SNCF), Henri VIDAL (ESSILOR International), Tanja WRANIK (Université de GENEVE).
  • 15h30 - Tenir compte des représentations et des évolutions sociales pour innover. Avec Alain BUCAILLE (AREVA), Louis COUILLARD (PFIZER France), Dominique DESJEUX (Université Paris 5), Marc GUILLAUME (Université Paris Dauphine), Claude LE MINOR (PSA PEUGEOT CITROEN), Didier ROUX (SAINT-GOBAIN), Pascal VIGINIER (FRANCE TELECOM).
  • 16h30 - Innovation manageriale. Avec Jean-Paul BAILLY (Groupe LA POSTE), Frank BOURNOIS (Paris 2, CIFFOP, ESCP-EAP), Henri de MAUBLANC (AQUARELLE.COM), Olivier MONFORT (SOLVAY France), Bernard RAMANANTSOA (Groupe HEC).

La journée sera clôturée par Theodius LENNON (DG Recherche, COMMISSION EUROPEENNE).
Les frais de participation pour la journée sont de 600 € HT (450 € HT pour les adhérents à l’ANVIE). L’ANVIE étant agréée organisme de formation, l’inscription peut être imputée sur le budget formation des entreprises.

Possibilité de se pré-inscrire en ligne.

Le programme complet du colloque et le formulaire d’inscription.

Pour tout renseignement complémentaire, contactez Alice Bertrand à l’ANVIE, tél. : 01 49 54 26 25.



Des techniques de créativité… (1/2)

20 07 2006

Grâce à Benoît Fauvel (Coosys blogs innovations), je suis récemment tombé cette interview de Ivan Gavriloff, PDG de Kaos Consulting et consultant en innovation. Pour lui, plusieurs modes d’innovation sont envisageables, selon qu’ils sont prioritairement axés sur la R&D, le marketing ou sur les ventes. J’ajouterais que bon nombre d’entreprises auraient intérêt à faire collaborer davantage des services qui dialoguent souvent beaucoup trop peu (les habitudes, les préoccupations mais aussi les formations des uns et des autres sont généralement si étrangères, qu’on ne saurait s’en étonner). Le recours plus systématique à des sociologues (et à d’autres chercheurs en sciences de l’homme) étudiant en amont de la R&D les usages et les pratiques des clients ou consommateurs, faciliterait la convergence d’intérêts entre chercheurs, marketeurs et commerciaux.

Selon Ivan Gavriloff, les clés de l’innovation dans l’entreprise sont notamment les suivantes :

  • Les vraies innovations résultent de l’interaction entre plusieurs services de l’entreprise. Il faut réussir à travailler ensemble, à trois ou quatre services, malgré les tensions.
  • Toute idée détient un potentiel qu’il convient de faire émerger. Pour cela, il faut dans le processus coopératif chercher à améliorer les idées des autres.
  • Il y a souvent intérêt à commencer par explorer sur le mode de l’analogie, en observant et adaptant à son propre problème ce qui se passe dans les industries connexes.
  • C’est souvent de la périphérie, via un nouvel acteur, qu’apparaît une innovation.
  • Une entreprise qui innove prend des risques, il est normal qu’elle essuie des échecs : la crainte de ceux-ci, lorsqu’ils sont à la mesure de l’entreprise, ne doit pas être un obstacle à l’innovation.
  • Dans certains cas, les innovations constituent de telles ruptures qu’il faut créer le marché et faire preuve de pédagogie. Le fait d’être deux ou trois acteurs permet à chacun de profiter des efforts pédagogiques des autres.
  • Pour inventer un nouveau produit, il faut se référer aux attentes du consommateur. Mais cela ne signifie pas se projeter et imaginer que tous les consommateurs sont comme soi.

À suivre…



Communication et valorisation de la recherche à l’heure d’Internet

7 07 2006

Les 21 octobre 2005, 13 avril 2006 et 23 mai 2006 s’est tenu le séminaire « Communication scientifique et valorisation de la recherche à l’heure d’Internet » organisé par l’URFIST de Toulouse et le SCD Toulouse 1. Christine Delaplace, maître de conférences en Histoire ancienne à l’Université Toulouse 2, a rédigé un compte-rendu des travaux, aujourd’hui disponible. Le séminaire s’est déroulé en 3 journées ou demi-journées (un 4e temps est prévu en novembre prochain) :

  • L’édition électronique : vers de nouveaux modes de valorisation de la recherche ?
  • Archives ouvertes, archives institutionnelles, revues en ligne : vers le libre accès aux résultats de la recherche ?
  • Le protocole des Archves ouvertes : pour une libre gestion des publications « revues par les pairs »

Ce séminaire réunissait essentiellement du personnel des bibliothèques et peu de chercheurs. Ceci explique peut-être, même si on peut le regretter, la focalisation sur les outils d’archivage et de publications plutôt que sur d’autres modes de valorisation. D’autant que bon nombre de participants ou de thèmes abordaient ressortaient au domaine des sciences de l’homme.

Je profite de l’occasion pour annoncer que je tâcherai de faire de la valorisation de la recherche en sciences humaines et sociales un thème de réflexion et de propositions de ce blog. Ce domaine d’activités, qui reste embryonnaire et très peu formalisé, me tient particulièrement à coeur pour des raisons personnelles (en raison notamment de mon profil, de mes expériences et de mes aspirations), mais également pour des considérations plus collectives et générales : je suis convaincu qu’il y a là un potentiel socio-économique formidable (peut-être plus encore que dans le domaine de la recherche en sciences de l’ingénieur ou en biotechnologies…), mais aussi énormément de dispositifs, d’outils et de méthodes à inventer : le terrain à investir est quasiment vierge, difficile d’accès mais immense et somptueux. C’est le genre de défi qui m’attire.

Via SCD Toulouse 2 : blog des recherches documentaires (29 juin 2006).