L’ANR se dote d’un flux RSS

19 09 2006

Pour suivre l’actualité et la publication des appels d’offre de l’Agence Nationale de la Recherche, j’utilisais jusqu’à présent mes propres flux RSS, élaborés grâce à Feed43. Mais je dois avouer que pour ce site, ils ne fonctionnaient pas très bien, me signalant comme nouveautés des informations déjà anciennes et que j’avais déjà consultées.

C’est donc avec satisfaction que je constate aujourd’hui que l’ANR propose désormais un flux RSS pour suivre ses actualités au fur et à mesure de leurs parutions.

J’aimerais bien que le réseau C.U.R.I.E en fasse de même…



Archimag - Un nouveau site, une newsletter et… des fils RSS

16 09 2006

Sylvie Le Bars (Arkandis) déplorait hier, en annonçant le nouveau site d’Archimag, que ce dernier ne propose pas de fil RSS pour suivre ses mises à jour. Le suivi de ce site m’intéressant, j’ai essayé de pallier à ce manque. Donc, il n’y avait pas de fils RSS, il y en a maintenant plusieurs.

Pour ceux qui préfèrent, j’ai également préparé un fil regroupant les 5 précédents : RSS

J’ai aussi créé un flux correspondant à l’Agenda : RSS

Malheureusement, le code html de cette page est mal structuré ; par conséquent, il n’a pas été possible de récupérer le lien de chaque news du flux. À défaut, j’ai choisi de faire pointer chaque news vers la page Agenda (sur laquelle, on retrouvera les liens en question).

Enfin, j’ai commencé à préparer un fil pour la newsletter d’Archimag aussi ; dès que j’aurais la confirmation qu’il fonctionne bien, j’en indiquerai ici l’adresse (si vous n’avez pas de nouvelles, c’est que le résultat n’aura pas été satisfaisant).
Bonnes lectures !



Venir à l’entreprise 2.0 par l’email

13 09 2006

Rod Boothby (Innovation Creators) a proposé il y a quelques jours une réflexion intéressante intitulée « Email is critical to Enterprise 2.0 and Office 2.0 » dans laquelle il passe rapidement en revue les avantages et inconvénients comparés de l’email, du blog et du wiki par rapport à certains critères d’utilisation : instantanéité, partage, possibilités de recherche, etc. Selon lui, l’émail pourrait servir à faciliter l’adoption de l’entreprise 2.0, notamment parce qu’il est possible de blogger par mail. Le blog assigné à un projet donné peut ainsi devenir un outil d’archivage, de diffusion, de discussion, etc. aussi simple que le mail :

Blogs can have email addresses. If you are working on a project, and feel that the email you are writing will be useful to the whole team, or even to a broader audience, don’t cc 5,000 people just in case they might want to know. Instead, cc the project blog. It really is as easy as that. […] Not all end users will be comfortable using a web based input screen. For those users who are not, it is important to give them as many familiar options as possible.

L’idée me paraît très pertinente ; par contre, Rod Boothby ne dit rien à propos de la transition entre l’email et le wiki. Or comme le souligne Zoli Erdos dans l’un des commentaires du post :

Blogs and wikis are often lumped together, but there is a huge difference: with a blog, the focus is still largely on communication, whereas using a wiki allows creation. Wikis shine when it’s not the debate/discussion, the individual arguments/comments that matter, but the synthesis of the collective wisdom.

L’expérience montre en effet facilement que l’email est un outil lourd et peu efficace pour la création collaborative (en l’occurrence, il fonctionne davantage comme un suivi de modification que comme un outil d’élaboration). Et si la plupart des wikis propose des notifications par flux RSS (qu’il est donc possible de lire, à défaut de lecteur de flux dédié, dans son client messagerie), voire directement des notifications par mail, l’email reste difficilement utilisable pour alimenter ou développer un wiki, et donc peu adapté pour assurer une transition vers cet outil.

The Entreprise 2.0 Communication Continum

Le wiki pose d’ailleurs des problèmes différents, plus organisationnels que techniques (les personnes qui auront l’habitude de blogger ou de poster des commentaires sur des blogs n’auront pas de difficultés techniques pour utiliser un wiki). Il peut en effet servir, entre autres, d’outil de création collaborative et pour faciliter cette tâche, il fonctionne comme un outil potentiellement très asynchrone, plus que le blog encore.

Gobby, éditeur de texte collaboratif en lignePour celles et ceux qui ont l’habitude de travailler à plusieurs de manière synchrone, sur un même ordinateur ou autour de la même table pour l’élaboration, la rédaction ou la correction d’un document par exemple, je conseille de tester Gobby, un éditeur de texte collaboratif en temps réel. Gobby est un logiciel libre, multiplateforme, d’abord pensé à destination des développeurs de code mais en tant qu’éditeur de texte, il fonctionne parfaitement pour n’importe quel texte. Il permet à plusieurs personnes connectées sur un réseau local ou via internet, l’édition simultanée d’un même document (les modifications s’affichent instantanément, avec une différenciation des auteurs grâce à un surlignage en couleur). Il intègre en plus une messagerie instantanée.

Gobby, éditeur de texte collaboratif en ligne

À quand le développement, sur la base de ce principe, d’un traitement de texte collaboratif en temps réel ? Si vous en connaissez déjà, ça m’intéresse, faites-le moi savoir !



Chaîne de valorisation en SHS 3/3

12 09 2006

À l’issue de leur étude sur les chaînes de valorisation de résultats de la recherche universitaire (Conseil de la science et de la technologie du Québec, 2006), les auteurs pointent plusieurs développements à poursuivre afin de répondre à différents besoins :

  • Besoin d’une typologie et d’un lexique (permettant de systématiser le discours et d’éliminer certaines confusions)
  • Besoin d’accroître la veille sur l’innovation sociale
  • Besoin de mieux reconnaître en milieu universitaire la valorisation de l’innovation sociale (en évaluant les chercheurs sur cette fonction)
  • Besoin de chaînes de valorisation pour des domaines spécifiques de l’innovation sociale (afin de rendre compte de leurs particularismes, et notamment dans les domaines psychosocial, socioéconomique, de la santé et de l’éducation).

L’étude a également permis d’observer quelques différences assez significatives entre la valorisation pour une invention technologique en général et la valorisation pour une innovation sociale en général, et ainsi d’identifier plusieurs besoins futurs :

  • Besoins de référentiels universels pour les critères de nouveauté, d’utilité et d’ingéniosité (de même que les brevets fonctionnent comme instruments de diffusion du savoir mais aussi comme outils d’évaluation de la nouveauté et de l’inventivité).
  • Besoin de développer des outils de protection de la propriété intellectuelle
  • Besoin d’une clarification des modes de coopération, à l’instar de ce qui est distingué en valorisation pour l’innovation technologique (contrats de recherche, contrats de consultation, stages ou missions en entreprise, chaires industrielles, valorisation et transfert, etc.)
  • Besoin de prise en compte des modes de transfert en continu (pour une invention technologique, le transfert et l’accompagnement sont plutôt ponctuels et s’apparentent davantage à un passage du relais, alors qu’en valorisation pour l’innovation sociale, le chercheur accompagne le milieu utilisateur tout au long du processus, depuis la définition de la problématique jusqu’à la dissémination de l’innovation).

Mais plusieurs similitudes entre la valorisation pour une invention technologique et celle pour une innovation sociale se dégagent également :

  • Travail d’équipe et nécessité d’arrimer des cultures, des spécialités, des compétences et des méthodes de travail diverses.
  • Nécessité d’un preneur.
  • Coopération entre l’établissement universitaire et le preneur le plus tôt possible dans la chaîne.
  • Progression par étapes, parfois séquentielles, parfois concomitantes, marquées par des jalons sur le parcours.
  • Nombreuses itérations, boucles de rétroaction, retours à des étapes précédentes.

Lire le document complet présentant les chaînes de valorisation de résultats de la recherche universitaire dans quatre domaines distincts : une technologie en général, un médicament, un logiciel, et une innovation sociale en général (Conseil de la science et de la technologie du Québec, publié en mars 2006).



Chaîne de valorisation en SHS 2/3

10 09 2006

Pour l’innovation sociale, les phases de valorisation et de transfert proposées par le Conseil de la science et de la technologie du Québec sont les suivantes :

  1. Définition des objectifs du projet de valorisation : établir les conditions favorables à un partenariat, être à l’écoute du milieu visé et notamment à son expression des problèmes vécus et des besoins de changement ; circonscrire avec le partenaire la situation à améliorer ou les problèmes à résoudre pour pouvoir établir conjointement les objectifs visés par le projet.
  2. Esquisse de solutions possibles : solliciter des idées d’innovation et des solutions possibles au cours de sessions de brainstorming ; formaliser toute solution possible et ses conditions de réussite ; et si possible, évaluer le potentiel de dissémination d’une éventuelle innovation.
  3. Inventaire des connaissances actuelles : recenser les écrits portant sur la situation spécifique en jeu, sur les expériences menées, pratiques comparables, évaluations réalisées dans le cadre d’innovations réussies dans d’autres milieux utilisateurs pour des besoins et des objectifs similaires ; dresser l’inventaire des solutions et des ressources à la disposition du milieu utilisateur ; analyser le matériel recueilli et effectuer un premier transfert au milieu utilisateur, s’il y a lieu.
  4. Production de nouvelles connaissances : à partir du bilan des connaissances de l’étape précédente, élaborer conjointement des solutions détaillées en soumettant et étudiant de nouvelles hypothèses de travail, en élargir le cadre habituel de la réflexion et des pratiques, en imaginant des pratiques innovantes ou adapter des pratiques existantes à la situation ; dégager des modèles de base quant à ces pratiques innovantes.
  5. Élaboration de modèles opérationnels : établir les conditions concrètes de réussite propres aux pratiques innovantes à mettre en place (évaluation de la charge de travail actuelle et celle qui est requise par les pratiques innovantes et les éventuels coûts additionnels) ; décrire clairement les pratiques innovantes (attentes, objectifs, avantages, limites, échéanciers, ressources et budgets nécessaires) ; élaborer de nouvelles façons de travailler, de nouveaux programmes, processus, services ou produits.
  6. Accompagnement dans l’appropriation : établir les conditions optimales et une stratégie d’appropriation des pratiques innovantes par le milieu (formations, coaching, réseau de personnes-ressources, forum, etc.), l’instrumentation nécessaire à cette appropriation (trousse, questionnaire, matériel pédagogique, site web, réseau intranet, etc.) et les tester auprès d’un premier groupe d’intervenants issus du milieu utilisateur ; développer, au sein de ce premier groupe d’intervenants, les connaissances, les compétences et le leadership requis pour l’appropriation, la formation et le soutien des autres utilisateurs, l’évaluation et l’amélioration continue de l’innovation ; mettre en place les mécanismes de formation, d’évaluation et d’amélioration continue ; accompagner le premier groupe d’intervenants dans les transferts successifs des outils d’information ou de formation auprès du milieu utilisateur.
  7. Évaluation des impacts sur le milieu utilisateur : satisfaction du milieu utilisateur visé, nouvelles connaissances et compétences, étendue de l’appropriation par le milieu ; évaluer les changements, l’utilité, la pertinence, l’efficacité et les progrès apportés par les pratiques innovantes dans le milieu utilisateur ; évaluer les retombées et les effets sociaux des pratiques innovantes au-delà du milieu utilisateur (retombées économiques, sociales, environnementales, éducatives, etc.).
  8. Formalisation de l’innovation sociale : reconnaître les pratiques innovantes en tant qu’innovation sociale dès leur appropriation par le milieu utilisateur, faire émerger les nouvelles connaissances et les formaliser, dégager de nouveaux thèmes de recherche et une nouvelle terminologie, cerner les phénomènes jusque-là méconnus ou inconnus. Remarque : il est possible que la valorisation de résultats de la recherche universitaire ne débute qu’à cette étape, par exemple lorsqu’une innovation sociale émerge d’un milieu social de façon plus ou moins spontanée et empirique, sans intervention des chercheurs, qui interviennent alors a posteriori pour étudier et formaliser le phénomène.
  9. Optimisation de l’innovation : analyse des perspectives de transfert à d’autres milieux d’utilisateurs ou à d’autres champs disciplinaires de la recherche universitaire (génomique, dispositifs médicaux, arts ayant des retombées économiques, droit, etc.) avec l’examen des ajustements nécessaires et l’évaluation des éventuelles possibilités de commercialisation.
  10. Dissémination : vérifier la validité conceptuelle des modèles sous-jacents à l’innovation, l’adapter à d’autres milieux utilisateurs, diffuser les résultats de la recherche à la communauté scientifique, faire connaître l’innovation sur les tribunes appropriées et l’implanter auprès d’autres milieux utilisateurs potentiels.

Pour chaque étape, il convient d’ajouter à la description des processus les ressources humaines, financières et matérielles engagées à chaque stade ainsi que les principales sources de financement.
À suivre :

  • Les suites de l’étude


Chaîne de valorisation en SHS 1/3

8 09 2006

Le Conseil de la science et de la technologie du Québec a publié en mars 2006 un document présentant quatre chaînes de valorisation de résultats de la recherche universitaire dans quatre domaines distincts : une technologie en général, un médicament, un logiciel, et une innovation sociale en général. Ces chaînes couvrent l’ensemble du processus de valorisation, de l’obtention de résultats de recherche en milieu universitaire jusqu’à leur exploitation dans l’économie, ou encore depuis l’obtention de résultats novateurs ayant un potentiel d’utilisation dans le secteur social jusqu’à leur appropriation dans un milieu utilisateur.

L’ensemble du document est globalement de grande qualité, mais je retiendrais ici le cas particulier de valorisation de la recherche universitaire en sciences humaines et sociales qui y est traité : la chaîne de valorisation pour une innovation sociale en général.

L’innovation sociale en question ici est une innovation pouvant entraîner des changements importants dans les pratiques des milieux utilisateurs (organisme public ou privé, entreprise, institution, groupe ou collectivité cherchant une solution à un problème ou une réponse à de nouvelles demandes sociales), par exemple dans l’organisation du travail, dans la gestion ou encore dans les échanges avec la clientèle ou les fournisseurs de produits et de services.

Chaîne de valorisation de l'innovation socialeLe rapport part d’une modélisation de la chaîne de valorisation de résultats de la recherche universitaire, qui met entre autres en valeur l’idée de retours (fréquents ou ponctuels) pour redéfinir des étapes précédentes, les préciser et les enrichir au fur et à mesure que le projet avance.

Selon ce document, un point important caractérise la chaîne de valorisation pour une innovation sociale : elle peut débuter plus en amont que d’autres chaînes de valorisation. En fait, contrairement à la valorisation pour une technologie, où le début est clairement marqué par une déclaration d’invention, le début de la valorisation pour une innovation sociale est beaucoup moins nettement défini. Dans le cas de la recherche en partenariat, le processus de valorisation s’amorce dès le début de la recherche, alors que l’établissement universitaire et le milieu utilisateur définissent conjointement la problématique de recherche. Mais en règle générale, la chaîne de valorisation débute par l’établissement des objectifs du projet de valorisation et le transfert s’effectue ensuite en continu tout au long des étapes du processus.

À suivre :

  • Les phases de valorisation et de transfert
  • Les suites de l’étude


Quel est le coût d’une marque ?

5 09 2006

L’IPR Helpdesk met à disposition une présentation et une liste de liens directs vers les tarifs des offices des brevets des principaux pays.

Pour la France, les tarifs des prestations de service ou des actes de procédure de l’INPI peuvent être téléchargés sur son site.



Réseau des IAE et valorisation de la recherche

4 09 2006

Pierre Louart, directeur de l’IAE de Lille depuis 2002, et jusque-là vice président recherche du réseau, a récemment été élu président du Réseau des IAE. Cette élection coïncide avec la création de plusieurs commissions de travail au sein du Réseau pour assurer le travail de réflexion autour de sujets majeurs pour les IAE et notamment la valorisation de la recherche en sciences de gestion à l’échelle nationale et internationale.

On ne peut que se réjouir de voir se mettre en place de telles démarches, et surtout en dehors des structures universitaires classiques, mais il faut espérer dans le même temps que cette commission de travail du Réseau des IAE consacrée à la valorisation ait la bonne idée de se rapprocher et de collaborer avec la Commission Sciences Humaines et Sociales du Réseau C.U.R.I.E.

Source : e-tud.com



Politiques d’innovation des sociétés françaises

2 09 2006

L’article d’Annie Kahn paru dans Le Monde le 29 août 2006 (édition du 30 août) et intitulé « Du changement dans les politiques d’innovation des sociétés françaises » (archivé par Spyworld), commence ainsi :

« Les entreprises françaises sont sur le point de révolutionner leur façon d’innover. » Navi Radjou, vice-président de Forrester Research, une société d’études américaine basée à Cambridge (Massachusetts), en est persuadé, au point d’avoir fait de ce constat le titre d’un rapport publié jeudi 24 août.

Navi Radjou, qui considèrerait par ailleurs que « les pôles de compétitivité sont trop centrés sur l’invention et non sur l’innovation », estimerait que quelques grandes entreprises françaises « pionnières » (dont Renault-Nissan, Air liquide, BNP-Paribas, la Société générale, CNP Assurances) vont pouvoir accroître fortement leur compétitivité grâce à de nouvelles « bonnes pratiques » qui pourraient faire école en France. La mesure prise par ces entreprises qu’il remarque est en effet l’ouverture de leurs laboratoires non seulement sur les autres services des entreprises, mais aussi sur ceux de partenaires, fournisseurs ou clients, pour mettre en place des réseaux d’innovation. Soit, pourquoi pas.
Ce qui m’interpelle particulièrement toutefois, c’est la conclusion qui en est tirée :

Les réseaux d’innovation nécessitent un profil de salariés différent de celui recherché traditionnellement pour les laboratoires de recherche. « Il faudra recruter des spécialistes de la gestion technologique plutôt que des ingénieurs, estime M. Radjou. Et favoriser la création de formations au management, du type Master of Business Administration (MBA) dans les écoles d’ingénieurs. »

Je ne peux en effet qu’abonder dans le sens de Pierre K. qui laissait sur le site du Monde, à propos de l’article d’Annie Kahn, ce commentaire :

En entreprise, tant que l’innovation sera gérée uniquement par le marketing (market pull) ou uniquement par les ingénieurs (techno push) qui sont sensibilisés mais pas formés pour le management de l’innovation, l’échec - ou une création de valeur limitée - seront là. C’est un nouveau métier qui doit revenir à une frange d’experts totalement mésestimés en France : les docteurs ! La France ouvrirait-elle les yeux ? Il est temps…

La France forme moins de docteurs que ses voisins, et ses entreprise en emploient moins encore. Désolé pour le plaidoyer pro domo, mais il me semble toujours inquiétant de voir considérer que ce déficit (la situation française est à cet égard exceptionnelle dans le monde) puisse se résoudre par une politique de l’autruche. Il est urgent pour les entreprises de s’approprier ces précieuses compétences des docteurs qui les distinguent des ingénieurs ou des gestionnaires : la capacité d’identifier et de formaliser des problèmes nouveaux ou de renouveler la formalisation de problèmes anciens, l’aptitude à expérimenter des méthodes innovantes pour y répondre, savoir-faire éprouvé en matière de validation et d’évaluation d’idées nouvelles, l’expérience du travail dans des projets collectifs et l’implication dans des réseaux internationaux d’experts - autant de compétences peu banales et vitales pour un grand nombre d’entreprises, débordant largement les services de Recherche & Développement.

Rappel : les entreprises qui recrutent des docteurs peuvent par exemple à ce titre, et sous certaines conditions, bénéficier notamment de dispositions du Crédit d’Impôt Recherche, et d’aides d’Oseo-ANVAR.

Remarque : je n’ai pas lu la version originale de Navi Radjou, « A French Revolution In Innovation Is Unfolding. Innovation Networks Boost French Firms’ Global Competitiveness ». Il est possible que le compte-rendu qui en a été fait dans Le Monde n’en ait pas totalement conservé l’esprit.



Économie sociale et recherche en sciences de l’homme

1 09 2006

La nouvelle Délégation interministérielle à l’innovation, à l’expérimentation sociale et à l’économie sociale (DIIESES) mise en place en février dernier pour succéder à la DIES, a lancé le mois dernier un appel à idées et à projets 2006 sur les innovations et les expérimentations sociales appliquées au domaine des services à la personne. Cet appel constitue une première étape à la mise en place du fonds à l’innovation et à l’expérimentation sociale.

Pour les laboratoires de recherche en sciences de l’homme, il y a à n’en pas douter dans ce secteur d’activités (l’économie sociale rassemble en France 780 000 entreprises, employant plus de 1,8 million de personnes) des occasions de valorisation de leur savoir-faire et compétences en proposant des projets de recherche-action dans le cadre de partenariats locaux.

L’appel à projets de la DIIESES a été lancé expérimentalement dans quatre régions dont la Bretagne, concerne les services à la personne (au sens très large du terme) et est doté d’une enveloppe nationale de 1 600 000 €. Les projets candidats devront notamment :

  • présenter un caractère innovant ou d’expérimentation sociale au stade de la conception, du montage, de l’approche ou de la démarche,
  • avec une viabilité économique de l’idée ou du projet et son utilité sociale (impact économique et social local),
  • comprendre une mutualisation de ressources financières.

Plus de détails sur l’appel à projets sur le site de la Chambre Régionale de l’Économie Sociale et Solidaire de Bretagne.

Ce genre d’initiatives n’est pas isolé : dans le même esprit, le Conseil régional de Bretagne propose, dans le cadre d’un nouvel appel à projets, des aides pour les projets de recherche-action sur des enjeux sociétaux de nature culturelle, sociale, économique ou environnementale, etc. afin d’encourager le partenariat entre le monde de la recherche et un tiers secteur (associations, syndicats, groupes de citoyens, etc.). Un projet de recherche-action doit contribuer à la résolution ou la meilleure compréhension de problème de dimension locale ou régionale. Il doit ainsi viser à la transformation de situations individuelles ou sociales, la production de connaissances, l’accroissement de la capacité à analyser un contexte et à poser des enjeux.

Plus d’informations sur le site du Conseil régional de Bretagne.