IE et recherche : collaborations et transferts à intensifier

11 11 2006

Les interactions, les collaborations et les transferts de savoir-faire entre l’université et les entreprises en matière d’intelligence économique sont à intensifier. C’est l’une des principales préconisations que Nicolas Moinet, maître de conférence à l’ICOMTEC (Institut de la Communication et des Nouvelles TEChnologies - Université de Poitiers) propose sur le blog de l’Intelligence Économique des Échos dans un état des lieux intitulé « L’intelligence économique française a besoin d’une recherche de haut niveau ». Il y pointe également les responsabilités du monde universitaire, et notamment le peu de recherche effectué dans le domaine, l’absence de revues scientifiques spécialisées (et corollairement, le déficit de publications), et le fait que l’intelligence économique n’ait pas d’existence institutionnelle au regard des disciplines universitaires.

J’ai été particulièrement sensible à deux points de son billet : 1° son approche intègre directement la question des collaborations entre centres de recherche universitaires et entreprises tout en pointant les handicaps et lacunes de chacun ; et 2° il profite judicieusement de l’occasion pour présenter les CIFRE (Conventions Industrielles de Formation par la Recherche), attirant l’attention des entreprises sur ce dispositif d’aide, très avantageux et qui reste pourtant sous-exploité, négligé par les premiers bénéficiaires potentiels que devraient être les PME.

Nicolas Moinet déplore aussi (et à titre personnel, je ne peux qu’approuver) l’ignorance des entreprises françaises vis-à-vis du doctorat ainsi que leur manque d’intérêt et d’appropriation des compétences que donne l’expérience de la recherche, compétences qui sont a contrario si prisées par leurs concurrentes étrangères. Des ressources précieuses, à l’évidence, dans une société de la connaissance et de l’innovation, dans laquelle la complexité et la rapidité des évolutions sont si importantes.



Le wiki : usages et intérêts pour l’entreprise

9 11 2006

Je ne connaissais pas encore Valeurs d’Usages rc de Sébastien Sauteur. Merci donc à Sylvie Le Bars (Arkandis) de me le faire découvrir à l’occasion de la publication, il y a déjà un mois, de 3 billets de présentation du wiki :

J’utilise des wikis depuis plus de 4 ans pour la gestion de projets, la gestion des connaissances et le travail collaboratif ; et ces billets constituent à mes yeux une très bonne synthèse, complète et qui propose une formalisation - approfondie - toujours bienvenue. De surcroît, je trouve que l’approche par les usages en entreprise est très pertinente.

Votre avis ? vos réactions ?



Actes du colloque « Pratiques et Usages Organisationnels des STIC »

8 11 2006

Les actes du colloque « Pratiques et Usages Organisationnels des STIC », organisé à Rennes les 7, 8 et 9 septembre 2006 sont désormais disponibles au téléchargement.

L’occasion de retrouver, pour ceux qui ont participé au colloque, ou de découvrir pour les autres, les derniers résultats - très riches - de la recherche en sciences et techniques de l’information et de la communication. Le sommaire de l’ouvrage :

Présentation génerale du colloque
Programme
Communication introductive

  • Christian LE MOENNE, et Catherine LONEUX 2 - « Pourquoi les recherches sur les pratiques et usages des sciences et technologies de l’information et de la communication ne peuvent plus ignorer le contexte organisationnel »

Communications aux séances plénières

  • Françoise BERNARD, « Le paradigme de la communication engageante : nouveaux enjeux, problématiques et pratiques pour la communication des organisations »
  • Jean-Jacques BOUTAUD, « Les organisations, entre idéal du moi et monde possible »
  • Pierre DELCAMBRE, « Quand les TIC sont la simple modernisation de technicités anciennes et n’accompagnent pas (contre toute attente) des recompositions organisationnelles, des chercheurs en Sic doivent-ils aller planter leur tente ailleurs ? »
  • Winni JOHANSEN et Finn FRANDSEN, « Internet, intercrise ? »
  • Gino GRAMACCIA, « Les antinomies entre la modélisation numérique des activités professionnelles et le caractère indécidable des pratiques »
  • Carole GROLEAU, « Intégration de technologies de l’information et de la communication en milieu de travail : Penser l’arrimage des médiations sociales et matérielles avec la théorie de l’activité »
  • Brigitte GUYOT, « Comment articuler pratiques et organisation : document dans l’activité, management de l’information »
  • Christian LE MOËNNE, « Apport des recherches en communications organisationnelles aux nouvelles problématisations en Sciences de l’Information et de la Communication »
  • Anne MAYERE, « Repenser les TIC : Pour un cadre d’analyse des évolutions des dispositifs d’information - communication et des pratiques professionnelles »
  • Jean-Max NOYER, « De l’extension illimitée des études d’usages. Quelques remarques »

Communications dans les ateliers

  • AIT OUARAB BOUAOULI Souad, « Internet dans les centres de recherche algériens : l’absence d’une stratégie interne d’appropriation »
  • ANOIR Imane et PENALVA Jean-Michel, « Usage des dispositifs socio-techniques dans les situations de travail collaboratif »
  • BATAZZI Claudine et ALEXIS Henri, « Une approche des TIC dans l’organisation par la notion de confiance »
  • BAZET Isabelle, « De l’informatisation des processus au travail informationnel en miettes »
  • BAUJARD Corinne, « Collaboration et technologies : quelles pratiques organisationnelles ? »
  • BERTHELOT-GUIET Karine, JEANNE-PERRIER Valérie et PATRIN-LECLERE Valérie, « Informatisation d’une rédaction radiophonique : incidences professionnelles et organisationnelles »
  • BOBOC Anca et DHALEINE Laurence, « Individus et usages des TIC, à l’articulation du privé et du professionnel »
  • BOUILLON Jean-Luc et DURAMPART Michel, « Entre autorégulation, formalismes et constructions symboliques : les paradoxes des « nouvelles formes organisationnelles »
  • BOURRET Christian, « Technologies de l’information et de la communication et évolution des pratiques professionnelles : le cas des réseaux de santé en France »
  • CHABBEH Samah, « les TIC et la recherche d’une nouvelle conception de l’espace du travail et des nouvelles relations communicationnelles et socioprofessionnelles. Le cas des entreprises de presse tunisiennes »
  • CHABERT Ghislaine et IBANEZ BUENO Jacques, « Télé-présence avec images et sons et communication organisationnelle »
  • CHAPELAIN Brigitte, « L’intelligence collective dans les communautés littéraires en ligne »
  • CORDELIER Benoît, « Les TIC, actants du changement organisationnel. Une approche discursive de la structuration des organisations »
  • COTTE Dominique, « Logique documentaire et organisation d’entreprise, regards croisés depuis les SIC? »
  • DEPAUW Jeremy, « La gestion de l’information comme processus de médiation dans l’organisation: vers une typologie des pratiques »
  • DUMEZ-FEROC Isabelle, « Des dispositifs de communication multicanaux au service de l’apprentissage collaboratif dans des classes de l’enseignement secondaire : émergence de nouvelles pratiques de formation ? »
  • DUMOULIN Laurence et LICOPPE Christian, « Usages des dispositifs technologiques dans la justice : le cas des audiences à distance »
  • ENGUEHARD Chantal, « Le vote électronique en France : opaque et invérifiable »
  • GAGLIO Gérald, MARCOCCIA Michel et ZACKLAD Manuel, « L’élaboration et la réception de fichiers power point en entreprise : instrument technologique ou dispositif de régulation organisationnelle »
  • GARDERE Elizabeth, « Conduire un projet d’entreprise avec les TIC. De l’acteur projet à l’acteur réseau? »
  • GROSJEAN Sylvie et BONNEVILLE Luc, « TIC, organisation et communication : entre informativité et communicabilité »
  • HANEN Teka et HAMDI Helmi, « L’impact de la nouvelle économie sur le développement des firmes »
  • HELLER Thomas, « TIC et contrôle : Narcisse défiguré »
  • HENAFF Nolwenn, « Usages en contexte organisationnel d’un dispositif technique innovant : les blogs »
  • HIRT Olivier, « De l’explication des effets, à la compréhension des usages des TIC dans les organisations : un défi pour les SIC »
  • HUET Romain, « Quelle régulation sociale pour quelle société de l’information » ?
  • HUSSENOT Anthony, « Vers une reconsidération de la notion d’usage des outils Tic dans l’organisation : une approche en termes d’”énaction” »
  • JANVIER Roland, « Le contrat en action sociale : un nouvel objet technique. Impact sur les pratiques professionnelles, incidences sur les formes et les processus organisationnels »
  • KESSOUS Emmanuel, « Qualifier l’information confidentielle. Retours sur les usages de la messagerie électronique et des dispositifs de stockage dans une grande entreprise de service »
  • LE DEUFF Olivier, « Les documentalistes de l’Education Nationale : la perpétuelle mutation professionnelle »
  • MALLET Christelle, « Une approche contextualiste de l’appropriation des TIC dans les organisations : le cas des outils de gestion de la relation client »
  • MARCHAL Nicolas, « L’expérience d’une machine à voter: Sa réalisation  et sa publicité auprès des utilisateurs potentiels »
  • MASSOU Luc, KELLNER Catherine et MORELLI Pierre, « Pratiques effectives de travail collaboratif à distance : limites prévisibles et inattendues »
  • METGE-AGOSTINELLI Marielle, « Usages et TIC : une méthodologie à construire »
  • MONTAGNAC-MARIE Hélène, « Internet en bibliothèque universitaire : des représentations et pratiques en construction »
  • MORILLON Laurent et BELIN Olivia, « L’intranet comme révélateur des libertés : jeux, pouvoirs et stratégies d’acteurs dans les organisations »
  • NOEL-CADET Nathalie,  « Observer les formes de relation au travail dans les centres d’appels par l’approche sémiotique de l’écriture d’écran »
  • OMRANE Dorsaf, « PME et TIC : trajectoires, représentations et pratiques pour une analyse des usages des sites web »
  • PAYEUR Cécile et ZACKLAD Manuel, « Enjeux des TIC dans le secteur de la distribution de la presse écrite »
  • PINEDE-WOJCIECHOWSKI Nathalie, « Logiques et stratégies de pouvoir dans les organisations via les TIC : ruptures et/ou continuités ? »
  • PIPONNIER Anne, « Nouvelles dynamiques organisationnelles de la communication scientifique de réseau : émergence d’une pragmatique éditoriale dans les portails de projets de R&D internationaux »
  • PREVOT Hélène, « Le choc des cultures réglementaires dans l’aviation de loisir en France. Approche socio-anthropologique des  processus réglementaires »
  • RENAUD Lise, « La figure du cadre nomade: contribution à une analyse des discours d’accompagnement des téléphones mobiles professionnels »
  • RIGOT Huguette, « L’agir info-organisationnel. Nouvelles approches des pratiques scientifiques en SHS »
  • ROUX Angélique, « Dispositif informationnel et utilisateur-acteur: de l’usage à la pratique. Une approche par les processus d’appropriation »
  • SALANCON André,  « Le commerce agroalimentaire via Internet, encore une utopie ? »
  • VACHER Béatrice, « Bricolage informationnel : entre intérêt stratégique et banissement. Une explication historique »
  • VAN CUYCK Alain, « Pour une perspective en SIC du concept de forme organisationnelle »
  • VERDIER Benoît, « Usages TIC et interdépendance des logiques organisationnelle et individuelle : le cas des formateurs permanents du GRETA des Ardennes »
  • WILHELM Carsten, « Interférences interculturelles et co-construction interactive en ligne. Étude de cas d’un dispositif d’apprentissage collaboratif à distance »
  • ZOUARI Khaled, « Les entreprises de presse au Maghreb face à l’Internet : pratiques professionnelles et formes organisationnelles »

On peut regretter un travail d’édition minimaliste et notamment le fait que les différents articles n’aient pas été agencés de façon à refléter davantage l’organisation thématique du colloque, et permette de mieux percevoir l’articulation entre les séances plénières et les nombreux ateliers qui avaient fait la richesse de cette rencontre.



Politique industrielle au CNRS

3 11 2006

La livraison de Novembre du Journal du CNRS (n°202) propose un article sur le transfert des résultats de la recherche du CNRS vers l’industrie et les services. Le CNRS s’est en effet doté en juillet dernier d’une nouvelle structure, la Direction de la politique industrielle (DPI), afin de répondre à ses ambitions en matière de relations avec le monde de l’industrie et des services. Son objectif : accélérer le transfert des résultats de ses laboratoires vers la société.

Les missions de cette DPI se déclinent suivant trois grands axes :

  • construire un système performant et durable de relations avec l’industrie (grandes entreprises, PME, entreprises de services, etc.) visant à encourager les industriels à communiquer leurs besoins à long terme en matière de recherche fondamentale, grâce à la mise en place un outil spécifique : des groupes thématiques de concertation ;
  • coordonner l’implication des unités de recherche du CNRS dans les pôles de compétitivité ;
  • gérer et valoriser la propriété intellectuelle du CNRS (les brevets et leurs licences, ainsi que les activités connexes). À noter que ceci n’a rien de négligeable puisque le CNRS, qui détient aujourd’hui 3000 brevets principaux et 7000 extensions, est l’un des tout premiers déposants en France (6e en 2004).

Je trouverais souhaitable qu’un accent particulier soit mis sur le rôle de plus en plus déterminant des sciences de l’homme et de la société dans les processus d’innovation. Dans cette perspective, il me semble essentiel d’assurer la présence et la visibilité des SHS au sein d’une politique industrielle.

Source : Accélérer et faciliter le transfert de nos résultats vers l’industrie et les services (Journal du CNRS n°202).



SparkAngels : plus qu’un service d’entraide numérique

29 10 2006

SparkAngelsLes concepteurs de SparkAngels présentent leur logiciel comme un logiciel d’entraide numérique. Mais c’est bien plus : il peut, sans grand détournement, être utilisé comme un outil pour le travail collaboratif en ligne en temps réel.

Je suis surpris de constater qu’une recherche (certes sommaire…) ne m’a pas permis de trouver mention d’autres utilisations possibles de SparkAngels. Tous les commentaires que j’ai consultés s’inscrivent dans la perspective tracée par la présentation officielle du logiciel :

SparkAngels est un service d’entraide numérique qui va vous permettre d’inviter l’un de vos proches ou ami(e)s à partager votre écran et éventuellement votre souris et clavier pour vous faire accompagner efficacement à distance et en toute sécurité, dans votre propre environnement informatique.

Dans un billet précédent, j’ai évoqué Gobby, un éditeur de texte collaboratif en temps réel. Gobby est déjà très satisfaisant pour une activité demandant ou reposant sur une co-écriture partagée en temps réel, mais en attendant que davantage de logiciels proposent ce genre de fonctionnalités pour d’autres types de documents et pour d’autres activités plus évoluées (bureautique, traitement multimédia, etc.), SparkAngels permet déjà une interaction forte, avec en prime la possibilité intégrée de s’envoyer des fichiers mais aussi avec celle d’intervertir facilement les rôles - et donc l’écran qui est partagé. À utiliser en parallèle avec le téléphone en attendant que le service intégré de voix sur IP s’améliore.

Via JF Ruiz.



Checklist avant transfert de technologie

24 10 2006

L’IPR-Helpdesk a publié une checklist des points à vérifier par les entreprises ou autres structures avant de s’engager dans un accord de transfert de technologie ou de valorisation de la recherche. Au regard des droits de propriété intellectuelle, il convient d’inclure dans la démarche préparatoire aux accords :

  • l’identification du type (brevet, dessin, marque, etc.) et de la nature (déposés ou pas) des droits de propriété intellectuelle détenus par les partenaires potentiels ;
  • la vérification si le partenaire est propriétaire ou concessionnaire des droits en question ;
  • la confirmation des modalités de maintenance et de la validité des droits (sont-ils menacés par des tierses parties ?) ;
  • l’évaluation du domaine d’application des droits.

Cette liste me paraît également pertinente pour les chargés de valorisation pour la préparation de leurs propositions et négociations dans l’élaboration des accords de partenariat.

Source : Checklist before entering into a Technology Transfer agreement (IPR-Helpdesk)



Répandre l’usage des RSS

22 10 2006

Aref Jdey (Vtech) signalait avant-hier un article du Journal du Net portant sur l’intérêt des flux RSS pour les acteurs du commerce en ligne. L’article explique qu’une utilisation judicieuse des RSS permet notamment de :

  • booster son référencement naturel ;
  • proposer ses offres en temps réel ;
  • personnaliser la relation client ;
  • fidéliser et recruter en ligne ;
  • enrichir le service d’affiliation.

Cet article me donne l’occasion de développer un point connexe, exposé récemment par Library clips, partant du constat que la technologie a beau exister depuis de nombreuses années, l’usage des flux RSS est encore très marginal chez les internautes. Library clips propose une réflexion intéressante sur les éléments déterminants pour leur vulgarisation. Il faudrait notamment que les profanes apprennent :

  • à utiliser un lecteur RSS - et pour cela l’incorporer dans des outils qu’ils utilisent déjà ;
  • où chercher de nouveaux flux RSS - et pour cela aussi les incorporer dans des outils ou des dispositifs qu’ils utilisent déjà ;
  • à souscrire à des flux - et à cette fin que leur navigateur les découvrent et les suggère automatiquement (comme le fait par exemple déjà Firefox), puis propose d’y souscrire dans le navigateur, par mail, dans le lecteur RSS, voire de manière transversale ;
  • à prendre en charge l’infobésité - et pour cela que des packages thématiques de flux soient facilement disponibles, comme BlogBridge Feed Library, Technorati Blog Directory, Top 10 sources, etc., ou que se multiplient et se démocratisent des sites offrant en continu un service similaire de compilation comme Slashdot, TechCrunch, digg, etc.

Mais je nuancerais ce qui précède. Un point déterminant me semble avoir été négligé. La faible proportion d’internautes à utiliser les flux RSS, le fait essentiellement pour de la veille, de la recherche ou de la diffusion documentaires (au sens le plus large), quel qu’en soit l’objet.

Pour accroître l’usage des RSS, il faut donc que se généralise cette activité de veille et de diffusion d’information, ou que de nouveaux usages émergent. La mutation à l’oeuvre dépasse largement à mes yeux l’apprentissage de nouvelles techniques ou technologies, et inclut l’adoption de nouvelles pratiques.



Déposer un brevet avant de publier

20 10 2006

Sont brevetables les inventions nouvelles impliquant une activité inventive et susceptibles d’application industrielle : tels sont les 3 critères essentiels conditionnant le dépôt d’un brevet (art. L. 611-10 du code de la propriété intellectuelle). La nouveauté en question exclut tout ce qui a été rendu accessible au public avant la date de dépôt de la demande de brevet par une description écrite ou orale, un usage ou tout autre moyen (art. L. 611-11).

Pour les chercheurs, notamment ceux des organismes publics ou des universités, la pression pour la publication scientifique est souvent contradictoire avec cet impératif de non divulgation antérieure. Les États-Unis sont d’ailleurs plus souples sur ce point que beaucoup d’autres pays, accordant un délai d’un an pour le critère de nouveauté. Pour un brevet français, la divulgation ne doit pas être antérieure à la date du dépôt de la demande de brevet, sauf dans le cadre exceptionnel de conditions bien précises et restreintes (art. L. 611-13).

Mais une cour d’appel américaine vient récemment de statuer qu’un abstract scientifique pouvait constituer une divulgation susceptible d’annuler une demande ultérieure de brevet. On comprendra combien il est important que les chercheurs (spécialement ceux des institutions publiques, et notamment ceux en début de carrière, c’est-à-dire les doctorants) soient sensibilisés à ces questions et formés à leurs principes essentiels. Dans tout les cas, le rôle des chargés de valorisation est ici fondamental.

Via Patent Baristas.



La veille, talon d’Achille des PME innovantes

13 10 2006

Les dispositifs qui, au sein des Programmes cadres de recherche et développement européens, visent spécifiquement les PME comblent une importante brèche dans le paysage européen de la recherche : sans eux, ces entreprises ne seraient tout simplement pas en mesure de mener leurs projets, selon un rapport récemment publié par le European Policy Evaluation Consortium (EPEC).

For most of the projects (confirmed by the survey) the technical objectives are achieved. This is not the case for the economic objectives, the achievement of which is sometimes hindered by competing technology-market combinations that emerged during the course of the project but were not anticipated by the project consortium. Also, several projects lead to innovation, but there is a lack of regulation that would help to create the market corresponding to the products or processes developed through the innovation.

Les auteurs du rapport relèvent que le manque de capacités de veille économique constitue une problématique déjà identifiée lors d’évaluations antérieures des programmes destinés aux PME, qu’elles aient été menées à un niveau européen ou national. Ils concluent en prônant la mise en place de mesures supplémentaires ayant pour objectif d’aider les PME à mieux anticiper les marchés et les technologies ou services concurrents.

Un exemple concret, donc, de l’intersection de la veille et de la valorisation de la recherche…

Sources :



Plate-forme commune de dépôt des publications scientifiques françaises

11 10 2006

L’ensemble des Universités et des Grandes Ecoles par l’intermédiaire de leurs Conférences, et 8 organismes de recherche, le CEMAGREF, le CIRAD, le CNRS, l’INRA, l’INRIA, l’INSERM, l’Institut Pasteur et l’IRD, ont signé le 6 juillet dernier un protocole d’accord pour la mise en place d’une plate-forme commune de dépôt des publications scientifiques. Cela constitue un engagement sans précédent de la part d’institutions nationales pour favoriser l’accès à l’information scientifique.

Cet instrument, en lien avec les autres dépôts d’archives ouvertes développés dans le monde entier est  choisi pour satisfaire aux critères de la communication scientifique directe (open access). Il est construit à partir de HAL (Hyper Article en Ligne), outil logiciel développé au Centre de Communication Scientifique Directe du CNRS.

L’ouverture de ces archives institutionnelles s’inscrit dans l’esprit du mouvement de « libre accès à la connaissance » tel que défini dans la Déclaration de Berlin signée le 22 octobre 2003 par de grands organismes européens de recherche. Elle permettra d’accroître considérablement l’accessibilité des travaux des chercheurs en les rendant consultables gratuitement, notamment via de grands portails thématiques internationaux. Elle constituera également un élément majeur pour favoriser l’accès à l’information scientifique pour les chercheurs dans les pays du Sud.

Sources :